De l’observation du pic épeiche en forêt de Vaucresson

L’équipe 2 du HSCSM se déplaçait, pour la seconde semaine consécutive, dans les vertes étendues forestières de l’ouest parisien. L’adversaire du jour, l’entente Stade Français/LPP, représentait un challenge intéressant pour nos joueurs qui devaient se racheter de leur médiocre prestation de la semaine précédente face à Saint-Germain.

Dès l’échauffement, le décor était planté par l’un des piliers de l’équipe, faisant d’ailleurs son grand retour en équipe réserve après un passage éclair en 1, qui annonçait l’absence totale de tolérance envers ceux de nos joueurs qui ne respecteraient pas les consignes d’état d’esprit positif et respectueux applicables à tout instant en général, et sur ce match en particulier.

Les joueurs stadistes, assez facétieux, ne se présentaient sur le terrain que trois minutes avant le coup d’envoi, laissant croire à un possible forfait jusqu’au dernier moment.

Très vite, les débats se concentraient dans les 22 mètres adverses et notre gardien n’entendait du match que les tac-tac-tac des crosses s’entrechoquant en un ballet viril mais, enfin, empreint de correction et de bonne entente. Et durant 34 minutes, rien ne vînt troubler la tranquille assurance des joueurs saint-mauriens qui allaient s’empaler sur les crosses adverses plutôt que d’étirer le jeu au maximum et de contourner des défenseurs certes bien sur leurs appuis et très adroits avec la balle mais limités dans leurs capacités de déplacement.

C’est finalement d’un action banale que vînt la délivrance. Une frappe non cadrée de l’extérieur de la zone passait devant tous nos attaquants, y compris Doug qui s’était pourtant jeté à terre (pardon, on me dit qu’il avait marché sur son lacet), ricochait sur le talon du gardien et finissait sa course dans le but adverse, à la stupeur générale.

Alors que la seconde mi-temps commençait, et que le jeu se concentrait à nouveau dans la surface adverse, nous pouvions remarquer la présence autour du terrain de curieux spectateurs attirés par le son des crosses. En effet, le tac-tac-tac dont il fût sus-ditement fait mention n’était pas sans rappeller l’appel nuptial du pic épeiche, habitant apprécié des forêts franciliennes. Pour donner au lecteur friand de détails ornithologiques une meilleure appréciation de l’intensité du combat faisant rage dans la zone du Stade Français, sachez que les parades nuptiales du pic épeiche durent de février à mai. La cadence est de 5 à 20 coups de bec par seconde avec une fréquence de 5 à 6 tambourinages par minute… Intense, vous dis-je…

Bien sûr, nul ne s’est livré à une analyse très détaillée des 22 acteurs pour savoir lequel se rapprochait le plus de l’idéal aviaire de ces dames pics. Sachez toutefois que les plus beaux spécimens ont une langue effilée, très longue, visqueuse et pourvue de nombreux corpuscules, dont l’extrémité petite, plate et pointue, est ornée de petits crochets. Elle peut en outre être propulsée loin en avant… Avis aux amateurs et amatrices, la liste des joueurs figure sur la feuille de match!

Le HSCSM maîtrisa totalement la deuxième partie du match, marquant cinq nouveaux buts par Doug, Claudio (sur petit corner), Sacha (deux fois) et le même joueur que celui qui avait raté son tir sur le premier but, que nous ne nommerons donc pas par pudeur. Cette avalanche printanière ne doit cependant pas masquer les 25 occasions ratées par nos joueurs dans ce match…

Nous ne bouderons malgré tout pas notre plaisir à l’idée de disputer un dernier match à enjeu face au leader du championnat. En effet, si, comme on peut l’imaginer, les deux premiers du classement sont appelés à remonter en régionale 1 (je n’ai pas trouvé le règlement de la compétition sur le site de la ligue, mais ce serait logique), nous pouvons encore espérer être dans le bon wagon!