Bis repetita pour la 2: le dépit du capitaine

L’avez-vous vue, cette âme en peine qui traîne dans les allées du complexe sportif de l’US Métro? Est-ce une limace? Est-ce un aï (cruciverbistes, à vos crayons… rappelons aux plus jeunes que le cruciverbiste est un amateur de mots croisés)? Est-ce un morse? Non! C’est Capitaine Dépité!

Personne ne le connaît encore, mais il y a fort à parier qu’il se fera très bientôt un nom dans la petite communauté du hockey saint-maurien.
Il aurait pu être tant d’autres capitaines, pourtant:
– Captain America: mais son bouclier est trop petit;
– Captain Caverne: mais il ne crie pas assez fort pour bouger ses troupes;
– Capitaine Conan: mais il est trop respectueux de l’arbitrage;
– Capitaine Haddock: mais il ne se met pas assez en colère;
– Capitaine Flam: mais il n’est pas de notre galaxie;
– Capitaine James T. Kirk: mais il a trop rarement vaincu les hockeyeurs klingons…

Tant de possibilités et seulement deux qui pourraient lui convenir:
– Capitaine Crochet: lui aussi a une crosse au bout de la main (quoi? ce n’est pas une crosse?);
– Capitaine Nemo: lui aussi a le moral à 20 000 lieux sous les mers (quoi? ce n’est pas son moral?).
Décidément, tout fout le camp…

Alors il sera le Capitaine Dépité! L’homme qui a failli sonner la charge!

Revenons sur les circonstances de la naissance de ce (anti) héros.
Il faisait sombre et froid sur Antony. A cet heure où les loups rentrent dans leur tanière, harassés par un nuit de chasse infructueuse, un homme se présente à l’entrée du complexe sportif de l’US Métro. Il porte un uniforme bleu et deux sacs dont l’un semble trop grand pour lui. Il frappe trois coups sur la lourde porte de bois du complexe. Après une attente interminable, il entend des pas claudicants à l’intérieur des murs. Une lucarne s’ouvre en grinçant et une voix dont il n’arrive pas à identifier si elle est masculine ou féminine lui lance avec toute la hargne du dormeur fauché dans son sommeil bienheureux: « Toi vouloirrr quoi? »
Après avoir montré le sauf-conduit lui garantissant un accès libre aux vestiaires et au terrain de hockey, il passe la porte et se rend directement à l’arène qui décidera de son passage à la postérité ou de sa chute dans les limbes du hockey francilien. L’arrivée de ses coéquipiers est pour lui le signe incontestable qu’il ne sera pas seul sur le terrain.
Préparation, échauffement, discours d’encouragement et début du match. Autant d’élément clés de la matinée qui se passent sans heurts, avec un groupe réceptif et enjoué. Le début du match tend d’ailleurs à confirmer cette impression puisque Saint-Maur domine les débats et fait vivre la balle de l’aile gauche à l’aile droite pendant près de 20 minutes sans que les adversaires ne voient la balle (ou presque). Un gros regret durant cette phase, les moulinets acharnés mais purement aériens de nos attaquants qui ont vainement tenté d’intercepter la balle lors de ses voyages de la gauche vers la droite du terrain, et inversement… Et un inquiétude qui commence à se faire jour: rater tant d’occasions n’est pas bon signe… Les défenseurs vont appuyer les milieux, qui vont appuyer les attaquants mais rien n’y fait.
Ce va-tout profite aux joueurs de l’US Métro qui plante trois banderilles coup sur coup entre la 20ème et la 30ème minute. Les deux premières sont sorties du bout du pied et de la guêtre gauche par notre gardien, la troisième ne trouve pas le cadre saint-maurien. Mais ces alertes montrent que nos joueurs, après avoir poussé sans réussite toute la mi-temps accusent le coup physiquement. Sur un dernier petit corner, les joueurs de Saint-Maur se placent dans leur but, les attaquants lancent la balle, le gardien dit « GO!!!! » et s’élance pour fermer un peu l’angle, mais il s’élance seul. Surpris de ne pas voir ses flèches aller gêner les frappeurs, il se retourne, constate que ses coéquipiers ont été changés en statues de sel par quelque sort malveillant lancé par le sorcier local et, affligé, ne se couche pas à temps pour reprendre la frappe…
La seconde mi-temps ne sera qu’une répétition de la première: 15 occasions nettes pour les Saint-Mauriens, puis un trois contre un assassin pour les joueurs de l’US Métro…

0-2 donc au final, et beaucoup de regrets sur notre prestation. Par contre, soyons positifs, la cuvée 2014 du vin de pays de Saint-Maur devrait être abondante, parce que pour vendanger, on vendange!

Dépité, je vous dis…