La Une reprend sa marche en avant!

C’est une journée estivale qui a accueilli sur la verte moquette du stade Marin de Saint-Maur la rencontre de la dernière journée de Nationale 3 de hockey-sur-gazon entre le HSCSM et Chartres. Dernière journée? La saison est finie? Je comprends votre effroi et peux dès à présent vous rassurer. Oui, c’est la dernière journée mais non, ce n’est pas le dernier match. Pour des raisons de calendrier, elle a été avancée aux vacances de printemps. Nous jouons donc la dernière journée alors qu’il restera encore trois matchs à faire. En d’autres termes, vous n’êtes pas encore débarrassés de moi. Qui a dit « Dommage… » ?

Saint-Maur avait à la fois tout à perdre et tout à gagner dans ce match. En cas de défaite, nous nous enfoncions dans le doute et permettions à Rouen d’avoir une porte ouverte pour un probable retour. En cas de victoire, nous nous envolions au classement et possédions une avance qui, sans être totalement définitive, nous rapprochait singulièrement de la première place finale.

Les hommes de Chartes arrivaient à 11 tout juste alors que nous étions en mesure d’aligner 13 joueurs pour ce match et que nous fêtions le retour de notre capitaine au centre de la défense. Et force était de constater que les fidèles de notre équipe ne pouvaient qu’être surpris par le visage affiché ce dimanche. Du 4-5-1 avec lequel nous avions fait la première partie de saison, nous passions à un 3-2-3-2. Les puristes chipoteront en disant que c’est un 3-5-2 déguisé. J’ai envie de leur dire que nous aurions aussi pu le considérer comme un 5-3-2 en phase défensive et un 3-1-4-2 en phase offensive, voire un 5-0-5 en fin de match avec la fatigue. L’essentiel est que çà fasse 10 (car un joueur est toujours compté à part: le gardien, qui ne bouge pas, ou peu, parce que s’il bouge plus, il se fait pourrir par l’entraîneur).

Bon, rien ne sert de ménager le suspense… Nous avons gagné, et bien gagné. Nous avons tremblé, deux fois. Mais surtout nous avons retrouvé un fond de jeu. Ce petit plus qui nous faisait marcher sur l’eau en début de saison et que nous avions perdu depuis mars.

Commençons par les moments de peur qui parcoururent nos rangs.
Pour le premier, nous sommes en première période. Le score est toujours de 0-0. Sur un énième scoop envoyé par la défense adverse, leur numéro 9 profite d’une double maladresse en réception pour filer en un contre un face à Cyril qui gardait nos buts. Il taquine la balle et tente une louche très inspirée qui s’élève, atteint l’apogée de sa parabole, redescend et fini par mourir juste derrière notre barre transversale. Pour le reste, ce fût une défense admirable.
Pour le second, nous menions déjà 2-0 et étions dans un temps si ce n’est faible à tout le moins plus facile. Nos joueurs s’arrêtaient signer des autographes au bas des tribunes, prenaient des selfies avec les supporters enthousiastes et survoltés lorsqu’un tir à bout portant oblige Cyril à une parade tout en réflexe du gant gauche. C’est à peine si les spectateurs virent bouger son bras. Un instant il n’était pas là, et l’instant d’après il était là. Ferme et décisif. Alors que la meute adverse se ruait pour reprendre la balle, il avançait son pied et dégageait définitivement sur sa gauche. La balle n’était pas encore sortie du terrain qu’il avait déjà repris sa position d’affût, tel un léopard guettant sa proie.

Et maintenant, nos buts. Et plus que nos buts, notre jeu.
Défensivement, ce fût magnifique. Jean-Mi a proprement écœuré à lui tout seul tous les joueurs de couloir de l’équipe adverse. Qui qu’ils proposent sur le côté droit de notre défense, ils se heurtaient invariablement à la crosse d’un Jean-Mi qui a sans doute joué là son meilleur match au poste de défenseur latéral. Au sol en l’air, à mi-hauteur, en anticipation, physiquement… Il a ruiné tous les espoirs adverses. Yann apportait sa sérénité et son impact alors que Gonzague couvrait le couloir gauche durant tout le match avec une envie rafraîchissante (bon sauf pour les joueurs qui sont venus le chercher à l’épaule et se sont retrouvés les dents plantées dans la moquette.
Nous avons retrouvé notre alternance de jeu fondé sur la construction basse, le passage par les côtés, les redoublements… Bien sûr, ce ne fût pas parfait tout le temps, nous avons encore eu des passes ratées. Mais l’exécution a globalement été très intéressante. Tant et si bien que ce sont trois buts qui vinrent sanctionner notre domination et que, une fois n’étant pas coutume, tous ces buts vinrent d’actions construites. Pour deux d’entre elles, elles partirent de la droite, repiquèrent vers le centre à l’entrée de la surface de but et finirent leur course dans la crosse d’un Benj ravi que les buts lui soient ainsi servis sur un plateau. Quentin d’abord, puis Dan, furent passeurs et montrèrent beaucoup de maîtrise et d’abnégation dans leurs montées. Le troisième était lié à une percée plein centre et à un échange d’amabilité entre David et Dan qui tiraient tous deux au même moment, Dada en coup droit et Dan en revers. L’histoire retiendra que c’est Dada qui a propulsé la balle au fond des buts.

3-0 donc et beaucoup de maîtrise malgré la fatigue et la chaleur, malgré les blessures. Une très beau match qui a sans aucun doute fait plaisir aux spectateurs venus nous voir. L’aventure continue!