Pour la seconde journée du championnat de Nationale 2 Gazon, notre équipe 1 se rendait aux haras Lupin à Vaucresson pour affronter la réserve du Stade Français.
La fraîcheur de la forêt de Vaucresson ne nous surprenait pas en ce dimanche matin et tous les joueurs se retrouvaient à l’heure dite pour commencer leur échauffement sur le champ de labours situé à côté du stade en raison de l’occupation du terrain principal par un match amical. Après deux tours de terrain, nous dénombrions déjà trois entorses, une foulure et une luxation.
Quelle différence entre l’entorse et la foulure? Scientifiquement, il n’y en a pas. A titre personnel, lorsque la douleur ligamentaire s’estompait au bout de cinq minutes, on me parlait de foulure. Lorsqu’elle durait de 10 minutes à 5 jours, on me parlait d’entorse. Lorsque les chirurgiens commençaient à aiguiser leurs bistouris, j’allais soudainement beaucoup mieux.
Notre coach choisissait de raisonnablement interrompre le carnage et nous profitions de la libération du terrain principal pour prendre les crosses et finir l’échauffement sur un terrain mouillé en excellent état. Nous y retrouvions nos adversaires du jour et constatations que le Francilien occidental était en ce jour jeune et très athlétique.
Le premier quart temps nous laisse espérer un bon résultat. Après une première occasion des rouges lors de la première minute de jeu (attention à ne pas faire çà à chaque match!!!), les débats s’égalisaient et les occasions permettaient de mettre les deux gardiens à valeur. Une fois encore, le Stade pouvait compter sur un fond de jeu mieux rôdé et une technique plus sûre issue de très longues années de pratique à ce niveau.
Par une subtile trouvaille tactique, Dan, qui jouait la semaine passée attaquant de pointe, se retrouvait arrière latéral droit. Et tout laisse à penser qu’il n’a pas été extrêmement attentif au breifing d’avant match car dès le début du match nous entendions des « Dan, marquage! », « Dan, ton joueur! », « Dan, reviens! », « Dan, reste là! ». Il me semble même avoir entendu, de la part de notre gardien affolé un « Mais où est Dan? » au cours de la première mi-temps.
Le second quart temps commençait pour nous de la pire des façons. Un attaquant adverse rentrait dans la zone par le centre droit, se mettait sur son revers et envoyait un shoot dans la lucarne opposée. Objectivement imparable.
Permettez-moi de commenter un instant ce but. En note artistique, il méritait un douze sur dix. En note technique, sans aucun doute un dix sur dix. Mais pardonnez-moi de dire que c’est gâcher son talent que de rentrer un tel tir en championnat de Nationale 2! A notre niveau, ce sont les pushs entortillés, les raclettes coupées, les shoots tire-bouchonnés qui fonctionnent… Ce tir était presque trop pur, trop beau pour ce match. Alors de grâce, chers adversaires, gardez vos coups de génie pour des occasions plus prestigieuses.
Ce but nous galvanisait et nous obtenions immédiatement un petit corner. Celui-ci fut joué en douze temps… D’accord, c’était la pagaille dans la surface. Toujours est-il que la balle revint opportunément sur David qui, seul à trois mètres face au gardien, dans cette même position qu’il nous avait fait travailler à l’entraînement (chapeau l’inspiration), mettait à profit ses propres conseils et égalisait d’un push en hauteur.
Notre premier but de la saison!
Hélas, presqu’immédiatement après, sur une balle anodine et parce qu’il n’en pouvait plus de voir Dan monter plus haut que ses 22 mètres, Cyril décida d’aller le clouer à la moquette. Il se jetait sur ses chaussures, les agrafait et restait allongé sur place pour être bien sûr de la solidité de son bricolage. Evidemment, un rouge en profitait pour pousser la balle dans le but vide.
1-2 à la mi-temps et une immense frustration tant nous avions l’impression d’avoir fait jeu égal au cours de la première partie du match.
Nous repartions à l’assaut en début de troisième quart temps mais subissions le contrecoup de notre débauche d’énergie. Nos lignes s’étiraient dangereusement et les incursions dans notre zone se multipliaient. Sur l’une d’elles, l’avant gauche du Stade allait faire une démonstration de tir taupe top. Le tir taupe top? Mais enfin! Le tir taupe top! C’est quant votre gardien vous dit qu’il bouchait parfaitement l’angle et que la balle rentre quand même. Elle n’a pu passer que par une galerie de taupe pour ressortir dans le but, ce qui est un exploit remarquable. Un tir taupe top, quoi!
En l’espèce, Cyril bloquait son premier poteau en une génuflexion que nous pourrions caractériser de primo-communiante et, malgré cet appel à la foi, encaissait un but improbable. Un tir taupe top.
1-3 à l’aube du dernier quart temps.
Ce dernier voyait un changement tactique notable. Dan avait fini par convaincre tout le monde que ce poste d’arrière droit n’était pas pour lui et se faisait replacer au milieu pendant que JB prenait sa place. Certaines mauvaises langues présidentielles diront pas la suite que ce repositionnement était lié à l’agonie physique de JB qui arrivait à son point de non-retour. Je m’inscris bien évidemment en faux contre cette affirmation, même si je ne peux pas totalement la nier.
Les attaques du Stade se concentraient alors sur ce côté droit de notre défense et après plusieurs tentatives ils finissaient par obtenir un petit corner consécutif à une mâchoire de JB qui n’avait rien trouvé d’autre à opposer au push millimétré qui allait trouver un partenaire démarqué dans la zone.
NDLR: nous en profitons pour rappeler à tous les parents et joueurs que la possession et le port d’un protège-dents sera obligatoire à l’entraînement comme en match dès ce samedi.
Le petit corner ne donnera rien.
Sur l’ultime action du match, une percussion côté droit qui permettait un centre parfait sur Benj, l’arbitre sifflait la fin de la partie. En sage magnanime, Benj préférait ne pas cadrer sa reprise pour éviter des discussions sans fin sur la seconde exacte du coup de sifflet qui aurait pu valider ou invalider le but. Notons d’ailleurs qu’il avait été magnanime tout le match, n’hésitant pas à envoyer dans le décor l’ensemble de ses shoots.
Le prochain match nous verra accueillir Saint-Germain 2 au stade Marin dimanche 24/9 à 15 heures. Venez nombreux!