L’équipe fanion du HSCSM jouait ce week-end l’ultime rencontre de la phase aller de son championnat de Nationale 3 gazon, en zone 2, escalier B, 3ème porte à droite après l’ascenseur. Après des duels âpres, rugueux, pour ne pas dire désespérants sur le plan du jeu, nos nous rendions à Chartres, en des terres connues tout à la fois, sur les dernières saisons, pour le fair-play affiché et pour la qualité technique du jeu pratiqué. La dernière place occupée par l’équipe locale dans notre championnat n’était pas révélatrice de son potentiel, nous allions bientôt l’apprendre à nos dépens.
Alarmé par les retards à répétition de ses joueurs aux rassemblements d’avant match, notre coach sagace et bienveillant, tellement qu’il est fort tellement qu’il est beau tellement qu’il me fait jouer, décidait de prendre une marge raisonnable de sécurité en fixant, pour une rencontre à 11 heures sur le stade de la Madeleine de Chartres, un rendez-vous à son équipe pour un départ à 4 heures 18 du matin, tellement qu’il est précis tellement qu’il est précautionneux. Vous vous en doutez, ce qui devait arriver arriva et nous nous retrouvions tous à 6 heures du matin dans les faubourgs chartrains pour prendre nos marques sur le superbe et tout récent terrain dont nos adversaires du jour bénéficient.
Bien évidemment, pareil déplacement (si loin de Saint-Maur), en pareille saison (si loin des beaux jours), par un tel temps (si loin du soleil) et de tels horaires (si loin de midi), avait découragé la plupart des plus hargneux des Teckels, fidèles supporters du club qui donnent habituellement de la voix sur les bords du terrain saint-maurien. Seul au poste, fidèle parmi les fidèles, Vincent, le Teckel chef, poil plus si long que çà et truffe humide, n’hésitait pas à partir en chasse de café dès son arrivée afin de soulager les plus frileux d’entre nous.
Je ne vous laisserai pas plus longtemps dans l’expectative. Nous avons, selon les propres mots clairvoyants de notre coach bien aimé et cætera et cætera, livré notre plus mauvais match depuis le début de la saison! Notre jeu fût bon par intermittence, précis de temps en temps et efficace seulement parfois… Mais mes amis, quelles fois! Il y a du bon à retirer de chaque épreuve et, si nous ne fûmes pas toujours collectivement à la hauteur de l’enjeu, il y a fort à parier qu’au travers de ce match nous nous élevions individuellement, en tout cas certains d’entre nous. Et c’est de ces hommes que je vous parlerai plus bas ! De leurs peurs, de leurs espoirs, de leur réussitte ou de leur échec… Mais laissons cela pour l’instant et passons au match…
Le premier quart-temps démarrait plutôt bien pour notre équipe qui s’installait dans la moitié de terrain adverse. Les Chartrains, casaque rouge, culotte bleue, restaient néanmoins menaçants et parvenaient à plusieurs reprises à s’infiltrer dans notre zone, obtenant même des petits corners sur lesquels ils obligeaient Greg, notre régional de l’étape, à sortir le grand jeu avec une horizontale main opposée fort inspirée sur son côté droit. Pour nôtre part, les phases offensives se succédaient avec beaucoup d’envie et peu de succès. Le match partait néanmoins sur un bon rythme et était plaisant à suivre pour l’ensemble des spectateurs.
Le second quart-temps, alors même que nous sentions notre potentiel supérieur au leur, commençait de la plus absurde des façons! Un redoublement de passes côté droit de Chartres permettait à leurs milieux d’envoyer un balle forte dans l’axe de la zone saint-maurienne. Un chartrain passant par là de façon presque hasardeuse touchait la pelote dont la trajectoire se trouvait altérée selon un angle imprévisible et imprévu qui tout à la fois déstabilisait nos défenseurs et trompait la vigilance d’un Greg convaincu de son bon droit tant la reprise semblait extérieure à la zone. Hélas ! La vidéo était formelle et l’arbitre validait justement ce premier but de la partie pour Chartres.
1-0 pour les locaux avec deux quart-temps et demi encore à jouer… L’heure du réveil, l’heure des histoires d’hommes !
Afin que nos lecteurs profitent au mieux de leur lecture en ce jour, nous leur demanderons un rien de mise en situation, un chouia de travail qui leur permettra de comprendre au mieux notre état d’esprit à certains moments clés du match. Nous vous inviterons donc au fil des lignes à ouvrir certaines adresses internet et à vous placer aux moments indiqués puis à reprendre votre lecture…
Dès la remise en jeu, les blancs franciliens repartaient à l’assaut du but et tentaient de déséquilibrer l’équipe adverse en faisant circuler rapidement la balle. Et enfin, une passe de Dan parvenait à l’intérieur de la surface adverse, légèrement sur la gauche, à Jean-Mi.
Ah ! Jean-Mi, la gauche et la droite… Une longue histoire de je t’aime moi non plus qui depuis le début de saison lui vaut régulièrement des remontrances posées, amicales et constructives de la part de notre coach, ai-je dit qu’il est fantastique ? Lorsqu’il commence un match arrière droit et qu’il se retrouve milieu gauche, remontrance ! Lorsqu’il entre milieu gauche et qu’il se déporte milieu droit, remontrance ! Lorsqu’il est arrière gauche et que la poursuite d’un adversaire le fait passer à droite, remontrance encore ! Mais est-ce sa faute s’il est victime d’une déficience de la latéralisation ?
Cette fois-ci, c’est bien en tant que milieu gauche qu’il recevait, parfaitement placé, la balle de Dan et…
Pour Jean-Mi : Sir Edward Elgar – Pomp and Circumstance March No.1 , https://www.youtube.com/watch?v=moL4MkJ-aLk , on commence à 4 minutes et 51 secondes.
Après deux pas d’ajustement dans la surface et un coup d’œil vers le but, il lançait ses poignets vers l’arrière, faisait deux moulinets d’élan et, animé de tout son désespoir, de toute sa rage, de toute cette frustration née de son envie de bien se positionner jamais assouvie, toppait magistralement son shoot qui par l’effet de la puissance de ce dernier et la souplesse du terrain rebondissait haut, si haut que nul ne semblait en mesure de la reprendre… Un homme pourtant relève le défi, il est jeune, il est rouge, il est bien intentionné. Il saute, s’élève, touche la balle et la propulse dans la lucarne du gardien médusé !
Le but est accordé à Jean-Mi qui prend un instant pour regarder vers l’horizon et toiser du haut de sa réussite des années de dyslexie enfin vaincue. Il est magnifique.
1-1 entre les deux équipes à la mi-temps ! La seconde période allait confirmer la domination des blancs et nous permettre d’apprécier tout particulièrement le travail de plusieurs joueurs.
Les locaux ont durant toute cette dernière partie du match multiplié les contre-attaques, butant invariablement sur l’arrière-garde saint-maurienne et notamment sur Nico, le coach revenu au terrain.
Pour Nico : Pirates of the Carribean, https://www.youtube.com/watch?v=8eXixQpROHM , on commence à 0 minutes et 14 secondes.
Quel match de notre Nico ! Incisif sur chacune de ses interventions, parfaitement placé pour couper les trajectoires des longues balles adverses, premier relanceur, présent alors même que ses coéquipiers perdaient des balles et que la situation devenait désespérée… Il faisait quelques fautes, bien sûr, mais toujours dans l’esprit ! Un adversaire qui vole à trois mètres, c’est dans l’esprit ! Une crosse adverse qui se casse sur une attaque, c’est dans l’esprit ! Un plongeon à faire pour récupérer une balle improbable au risque de se retrouver écorché sur toute la partie antérieure des jambes, c’est dans l’esprit ! Çà picote, mais c’est dans l’esprit ! Impressionnant, vous dis-je !
Malgré toute leur bonne volonté, les Chartrains allait devoir déchanter sur un but amené par la droite, poussé dans la surface par Dada et repris par une déviation papyesque de Pipi. Mais était-ce un hasard… ?
Pour Pipi et Papy : Queen, It’s a kind of magic, https://www.youtube.com/watch?v=0p_1QSUsbsM , début à 0 minute et 11 secondes.
La balle de David transperçait les lignes adverses, Papy et Pipi faisant le même appel se retrouvaient tous deux en position de dévier cette balle lorsque Papy, se servant de sa crosse comme d’une baguette, lançait un peu de son fameux je-ne-sais-quoi qui depuis si longtemps méduse les défenses et déroute les partenaires. Son fluide se transmettait à Pipi qui plaçait comme par enchantement sa crosse au bon endroit, sur la trajectoire de cette balle virevoltante qui ainsi aiguillée prenait à contre-pied le gardien adverse et achevait sa trajectoire dans la si petite portion de ligne non défendue… Un trou de souris… Un miracle, peut-être, ou le talent…
2-1 en notre faveur et les attaques se succèdent à présent. Chartres fatigue, le pressing haut de notre équipe porte ses fruits et Cyril, comment dire… ?
Pour Cyril : Survivor, The eye of the tiger, https://www.youtube.com/watch?v=btPJPFnesV4 , dès le début.
Cyril était éminemment déçu de ne pas avoir trouvé l’ouverture lors de son match précédent face à Blanc-Mesnil. Il rêvait de marquer face à ses anciens partenaires et nous ressentions sur le banc son vif désir de marquer ce match de son empreinte. A chacune de ses rentrées, il donnait tout, il appelait, revenait, se multipliait jusqu’à ce qu’il récupère une balle dans la surface adverse, face à la ligne de touche côté droit. S’engageait alors un véritable combat entre lui, le gardien et pas moins de trois défenseurs rouges. Les crosses s’attaquaient, la balle rebondissait comme dans un flipper, elle se levait avant d’être violemment rabattue vers le sol… Cyril se mettait en protection et empêchait le gardien d’intervenir. Écartant les bras et se propulsant en avant, il laissait sur place deux défenseurs et menaçait de dépasser le troisième en revenant vers le centre de la surface. Il croyait être passé mais dans cette amicale bousculade il trébuchait, il allait s’écraser de toute sa longueur sur le frais tapis vert lorsque dans un sursaut d’énergie il inspirait une immense bouffée d’air, gonflait son abdomen qui lui permettait de faire le culbuto et lui offrait l’allonge nécessaire pour tenter un shoot de revers ! La frappe était parfaite, elle s’élevait, elle était forte ! Mais elle échouait finalement dans le gant du gardien revenu in extremis sauver son but… C’eût été le but de l’année ! L’attaquant saint-maurien se relevait, groggy encore après ce rude combat, légitimement déçu d’avoir échoué si près de la perfection… Mais il reviendra, oh oui, il reviendra.
2-1 toujours et les organismes sont à bout. Les attaques placées se font plus rares et les incursions se font à présent en conduite de balle. C’est ce moment que choisit David pour un numéro d’équilibriste peu ordinaire…
Pour Dada : The Benny Hill theme, https://www.youtube.com/watch?v=MK6TXMsvgQg , dès le début.
Dada récupérait donc la balle à 35 mètres du but plein axe. D’un enchaînement de petits pas de gauche et de droite il mystifiait un premier défenseur, posant sa crosse au sol, il en profitait pour nouer entre eux les lacets d’un autre adversaire en une fraction de seconde et reprenait sa course pendant que sa malheureuse victime s’étalait sur le terrain. Partant vers la gauche, il réussissait deux tours sur lui-même, étourdissant un troisième défenseur. Il s’approchait de la zone, montrait la balle à gauche, montrait la balle à droite, la faisait disparaître dans sa manche et la faisait réapparaître trois mètres plus loin, déjà dans la zone adverse. Là, subissant le retour enfin efficace d’un défenseur et la sortie du gardien, il tentait une passe à Jean-Mi, idéalement placé au poteau. Malheureusement, la balle était déviée et échouait à portée de raclette de JB, seul pratiquement face au but à sept mètres quarante-trois de l’objectif. JB regardait alors la balle , interrogeait poliment chacun de ses coéquipiers pour savoir si çà ne les dérangeait pas qu’il tentât lui-même de finir l’action… Une fois, deux fois, trois fois, adjugé au gros attaquant avec le numéro 16 !!!! Rapide coup de fil à l’orchestre symphonique et aux chœurs de de Radio France qui s’installent promptement dans les gradins. Tout le monde est en place? Bien! Raclette parfaitement exécutée (si monsieur Nico!) et BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT !!!! De moi ! Si, si, si, si !!!!!!!! M-O-I, moi !!!!!!!! Je tiens à remercier mes partenaires, qui ont tout donné, mon agent bien sûr, qui a bâti ma carrière, mes entraîneurs sans qui rien n’aurait été possible, ma famille, qui a tant sacrifié pour me permettre de me rendre aujourd’hui à Chartres…
Pour JB: Beethoven, symphonie n°9 « Ode à la joie », https://www.youtube.com/watch?v=8nGhHL6Dhok&feature=youtube_gdata_player , à partir de 1 minute et 37 secondes.
3-1 score final pour le HSCSM ! Huitième victoire en autant de matchs, tous nos adversaires ont mordu la poussière sur ce début de saison !!!!
J’espère que vous pardonnerez la longueur de ce résumé et l’enthousiasme que j’ai mis à l’écrire. J’espère vraiment que les prochains matchs me donneront encore l’occasion de me lancer dans des descriptions aussi objectives de nos futurs exploits.
Peut-être dès dimanche prochain au stade Marin contre le CFP ? Venez nombreux !