La 3 sans forcer

Quel soulagement d’entendre le coup d’envoi du match entre l’équipe 3 de Saint-Maur et le collectif n°4 du Stade Français en ce beau dimanche de juin au stade Marin!

Les organisateurs du match sont en effet passés par tous les états au cours de la semaine: expectative, angoisse, crainte, impatience, désespoir et, au final, délivrance… Mais jusqu’au dernier moment, nous risquâmes l’annulation du match (oui, risquâmes… voilà longtemps que je n’avais pas utilisé ce mot, çà fait toujours plaisir!).

Revoyons, minute par minute, les instants qui précédèrent la rencontre:

– 12h55: arrivée des trois premiers joueurs stadistes. Les Saint-Mauriens sont quinze sur le terrain, plus une bonne moitié de l’équipe une en train de pique-niquer et de faire griller saucisses et merguez.

– 12h56: les stadistes sont quatre, l’arrosage est lancé.

– 12h57: arrivée massive de stadistes, ils passent à six! Arrivée de deux joueurs non prévus de Saint-Maur qui ont annoncé leur disponibilité après la diffusion de la composition d’équipe. Saint-Maur passe à dix-sept.

– 12h58: Un stadiste de plus! Réflexion des responsables pour un prêt de joueurs afin d’égaliser les chances.

– 12h59: Se portent ou sont désignés volontaires pour changer de bord: Vincent, qui avouera que jouer pour le Stade Français était pour lui l’aboutissement de sa carrière, Benjamin, qui n’eut pas le temps d’enlever son polo rose, et Marion, qui s’auto-punit d’être arrivée la dernière sur le stade.

– 13h00 (ou presque): début du match.

Soyons francs et, une fois n’est pas coutume, objectifs: ce ne fut pas le plus grand match de hockey de l’histoire, ni même le second plud grand match. Vous me diriez que c’était le troisième, je vous répondrais « non ». Nous avons dit « objectifs » et le situerons donc entre la 3 657 889ème place et la 4 000 423ème. Je ménage volontiers ce petit volant pour éviter les constestations des lecteurs les plus pointus, pointilleux et fins connaisseurs de l’histoire de notre sport. Pour le situer à ceux et celles d’entre nous qui n’auraient pas tous les classements en tête, disons que ce match était légèrement plus engagé que le Poole – Bournemouth de 1954 et légèrement moins abouti techniquement que le Tasmanie – Nouvelle Galles du Sud de 1908. A peu de choses près.

Le premier but survînt au bout de quelques instants. L’organisation stado-saint-maurienne n’étant pas parfaitement calée, nos attaquants purent aller pratiquement tout droit pour marquer dans le but vide, le gardien stadiste n’étant jamais arrivé! Après avoir marqué ce but, les Saint-Mauriens proposèrent sportivement à leurs adversaires de leur prêter un quatrième joueur en la personne de Tony, notre gardien à nous!

Tony fît d’ailleurs une excellente fin de première mi-temps, faisant avorter toutes les actions poussives et maladroites d’une équipe 3 amorphe et parfois même apathique. A tel point que sur l’une des rarissimes occasions stadistes, JB, acculé, fût contraint de tenter la difficile tourniquette de Charleroi, geste quasi-impossible habituellement réservé aux hockeyeurs ceinture noire quatrième dan et inventée en 1926 par Gus Tretelbeek, obscur défenseur belge qui se dégagea d’une situation inextricable en tournant sur lui-même à une vitesse défiant l’entendement! Malgré une bonne prise de balle et un début de tourbillon parfaitement exécuté dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, notre défenseur se laissa emporter par son élan considérable et ne put arrêter sa rotation… Alors qu’il allait entamer son cinquième tour sur lui-même, la balle s’échappa de sa crosse et prit la direction de notre propre but, désespérément vide.

Les équipes rentrèrent donc au vestiaire  sur ce score de parité. Deux joueurs stadistes étant arrivés dans l’intervalle, nous récupérâmes  (oui, récupérâmes…) Tony histoire d’offrir à nos attaquants de meilleurs angles de frappe. Fine tactique qui nous permit d’ajouter quatre buts à notre total pour un score final de 5 buts à 1.

Nous pouvions dès lors aller tranquillement finir le brunch de la 1 qui nous régalait d’un spectacle ahurissant de maîtrise et de virtuosité technique lors de son match face à Chartres.

Bravo à eux! Bravo à nous! Et merci à Morgane qui, après avoir fait ses premières armes sur le terrain la semaine passée, a découvert l’angoisse de la gestion du banc de touche ce dimanche.

 

PS: On me demande de préciser que c’est le second match de la tournée de la Nouvelle Galles du Sud en Tasmanie qui est concerné par cet article.