La Une encore victorieuse mais… Scandale au stade Marin!

Chers amis, c’est le cœur lourd que je rédige aujourd’hui ces quelques lignes. Si, habituellement, le hockey apporte à nos existences ce zeste de folie, de joie et de bien-être nécessaire au déroulement harmonieux d’un week-end réussi (un peu comme la tranche d’ananas sur le bord du verre contenant une pina colada n’est pas indispensable mais apporte au buveur de la place de la République ce je ne sais quoi qui lui donne l’impression de déguster son cocktail sur une plage de sable blanc… Enfin, à la cinquième pina colada, çà le fait immanquablement), il nous faut bien admettre que le match entre Saint-Maur et Blanc-Mesnil qui se tint le dimanche 6 novembre 2016 ne fut pas de cette nature.

Lorsqu’un match vous laisse une telle amertume au fond du moi, du surmoi et du remoi, il n’est pas aisé de dépassionner le débat et d’en tirer des conclusions objectives. C’est pour cette raison que cet article vous est livré plus tardivement qu’à l’accoutumée, il fallait que la nuit me portât conseil.

L’une des premières raisons invoquées « à chaud » fût un arbitrage légèrement imparfait. Et là je dis « non! » L’arbitrage, surtout lorsqu’il est tenu par des personnes neutres, n’est jamais une excuse valable. Les joueurs ratent des tirs et des contrôles, les arbitres peuvent rater des coups de sifflet. Néanmoins, et c’est ce que l’on apprend dès le plus jeune âge dans les écoles de hockey, l’arbitre est souverain et le temps passé à discuter avec lui est un temps que l’on ne prend pas pour se replacer. Et sur ce point là, il fût satisfaisant de voir que nos chers bleus (blanc en l’occurrence) furent les joueurs les plus disciplinés de la rencontre. Bon, il y eût bien ce petit carton jaune pour un tir déclenché après un coup de sifflet et qui heurta inopinément les côtes d’un joueur adverse, mais la juste sanction prononcée fût acceptée immédiatement et sans un cri par le fautif qui sans un pli sans une tâche emportait son panache sur le banc de touche (Cyrano, acte V, scène finale, car oui Cyrano jouait au hockey, à Saint-Maur).

Non, décidément, et je ne peux que laisser éclater mon ire vengeresse, c’est bien de larcin, de brigandage, de maraudage que dis-je d’exaction qu’il s’agit! Et de trahison, aussi… Laissez-moi vous narrer les faits, mesdames et messieurs du jury, purs et sans habillage. L’odieuse vérité qui j’en suis sûr vous laissera terrifiés et abasourdis tant elle est abominable…

La rencontre commençait donc à 15 heures précises. L’équipe saint-maurienne arborait son maillot blanc pendant que les visiteurs étaient d’orange vêtus. Et tout allait très vite. Saint-Maur mettait rapidement en place son jeu de passes fulgurant et décontenançait des adverses déjà aux abois. Il ne fallut que quelques minutes pour qu’un mouvement parti de notre ligne arrière sur la droite traverse en deux passes le terrain dans la diagonale et aboutisse à un centre repris, avec toute la finesse que l’on lui connaît, par Steve qui marquait le premier but du match, le 11354ème de sa carrière, et pour la 9345ème fois sur une déviation déroutante.

15h12, l’heure du crime approche. Le soleil s’obscurcit. Un vent glacé se met à souffler sur la presqu’île saint-maurienne. Les chats se hérissent, les chiens hurlent à la mort, la terre tremble sur les tombes fraîchement recouvertes du cimetière de Condé… Les faits, ai-je dit! Les faits! Votre serviteur vient de rentrer en jeu, il n’a pas encore touché la balle ni même eut le temps de faire un appel qu’une attaque identique à l’action du premier but se développe pour Saint-Maur. La balle part de la droite, est remontée jusqu’à l’entrée de la surface adverse côté gauche, entre dans la zone, est frappée avec force et détermination vers l’attaquant qui avait eu la présence d’esprit de se déplacer au second poteau pour reprendre un centre éventuel quant tout à coup, surgissant de l’ombre dans laquelle il se tapissait en attendant le moment idéal pour commettre son forfait, un défenseur orange se jette sur la balle et la dévie dans son propre but!!!! Consternation chez les visiteurs, joie chez les Saint-Mauriens. Chez tous les Saint-Mauriens? Non! Car un président résiste encore et toujours à la liesse générale: on m’a volé mon premier but!!!!!!!!! Car c’est bien là, mesdames et messieurs les jurés, que le vol fût commis! Oh! J’entends déjà que l’avocat de la défense veut vous entraîner sur des pistes toutes autres, sur des interprétations fallacieuses… Il vous dira que son client tentait de protéger son but, qu’il n’était mû que par la volonté d’aider son équipe, qu’à aucun moment il n’avait imaginé que son geste causerait un si grand tort… Mais vous en conviendrez avec moi: lorsqu’on est animé de bonnes intentions, lorsque l’on a l’âme pure et sans tâche, marque-t-on un but contre ses propres coéquipiers, ses propres frères, ou, voyant que l’intervention que l’on projette ne peut aboutir qu’à un résultat désastreux, ne laisse-t-on pas la chance à l’attaquant adverse de rater sa reprise? Vous le voyez mesdames et messieurs, votre choix entre l’acquittement et la condamnation n’en est pas véritablement un. Les faits sont clairs, ils sont précis et ils sont incontestés. Vous ne pouvaient laisser la feuille de marque en l’état avec l’inscription d’un odieux but contre son camp. Vous devez, je vous y exhorte, attribuer ce but à un Saint-Maurien. Pas l’attaquant, non, qui n’a pas touché la balle, mais bel et bien le passeur. Celui par qui le drame est arrivé: notre milieu gauche, Daniel, Dan, Gilbert, comme vous l’avez à présent identifié (cf. match HSCSM – Orléans).
On me souffle que la jurisprudence va déjà dans ce sens, qu’il n’y a pas de but contre son camp en hockey. Et c’est heureux, car face à une telle injustice, nous étions prêts à aller jusqu’au Tribunal Arbitral du Sport!

Le reste de la partie n’entrera pas dans les annales du hockey. Signalons toutefois le 11355ème but en carrière de Steve, notre Papy flingueur, sur sa 9346ème déviation. Elle faisait suite à un petit corner parfaitement exécuté par Alex, qui avait pour l’occasion ramené son panache du banc de touche.

3-0 donc, score final, et septième victoire en sept matchs pour notre équipe première!

Nous clôturerons notre phase aller la semaine prochaine à Chartres, avec l’ambition magnifique de remporter l’ensemble de nos matchs depuis le début de saison!